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Expulsion des familles migrantes par la police

Expulsion violente des familles installées au 20 rue de la basilique, propriété de l’évêché, suite à la plainte déposée par le propriétaire. Charité bien ordonnée commence par …

À Bourg-en-Bresse, depuis plusieurs mois maintenant, trop souvent des migrants se retrouvent sans hébergement et contraints de dormir à la rue.
Il s’agit fréquemment de familles incluant personnes âgées, femmes enceintes et nourrissons. Cette situation reflète d’une part le durcissement des politiques de non-accueil des migrants en France et d’autre part le peu de cas fait par nos gouvernants de leurs engagements passés quant au droit au logement. En réponse, le Collectif Solidarités Migrants (CSM) tente de trouver des solutions d’hébergement pour les familles concernées sur Bourg et alentour, au besoin en réquisitionnant des logements ou locaux laissés inoccupés. Retour ligne automatique C’est dans cette optique que nous avons réquisitionné le 13 octobre des locaux utilisés auparavant par un centre social et appartenant au diocèse, situés à proximité de la Basilique du Sacré-Cœur à Bourg-en-Bresse. Espérions-nous ainsi compter sur les valeurs affichées par l’Église catholique pour nous doter d’un interlocuteur compréhensif quant aux sorts des familles vivant dans la misère ? Si c’est le cas nous avons pêché… par optimisme...

Samedi 15 octobre, après 48 heures d’occupation, nous avons contacté le propriétaire des dits locaux (le diocèse, donc) afin d’informer celui-ci de notre présence et de notre intention : apporter une solution d’hébergement pour des familles dormant ces derniers jours à la rue.
La réponse n’a guère tardé à venir. Faisant preuve d’une interprétation somme toute assez singulière de la notion de charité, le dit propriétaire a porté plainte contre les occupants (précisons ici que les locaux étaient ouvert, nous n’avons eu qu’à nous installer) et a dépêché pour l’occasion les forces de l’ordre. Lesquelles ne se sont pas faites prier… Bien décidées à ne pas déroger à leur réputation, nos pandores ont procédé au moins dans un premier temps sans guère de diplomatie : bousculades, invectives, le tout en présence de familles, personnes âgées et nourrissons. Une fois le calme revenu, et les identités des occupants et soutiens soigneusement relevées, ceux-ci nous transmettaient alors les menaces à peine voilée de vengeances de la part du propriétaire des locaux : très mécontent de notre action, le diocèse nous faisait savoir qu’il songeait alors à se désinvestir purement et simplement de toute action en faveur de l’hébergement des migrant-es.

Une fois de plus, nous constatons que les institutions en charge de l’accueil et de l’hébergement des migrant-es, une fois alertées de l’insuffisance de leur action, se réfugient dans des réponses qui varient du « c’est pas à moi de faire c’est à lui »… au « si c’est ça je boude ». Il n’est pas de mot pour dire à quel point ces réactions puériles sont à mille lieux de l’attitude que commande la situation des familles à la rue.
Nous espérons être entendues et que nos interlocuteurs sauront faire preuve à l’avenir d’une seule et ferme résolution : agir pour l’hébergement des personnes et familles en situation de migration. Nous n’avons rien à gagner à laisser ainsi pourrir la situation. Cette histoire en appelle à d’autres, tant rien n’est réglé à ce jour. Étant entendu que le diocèse nous a signifié par voie policière son refus catégorique de notre présence dans les locaux en question, cela laissait à craindre sous peu une expulsion brutale.
En conséquence de quoi les familles concernées ont préféré quitté d’elles-mêmes les locaux, préférant encore la rue et ses dangers. Les locaux en question ont néanmoins trouvé depuis de nouveaux occupants, en la personne des agents d’une boîte privée de sécurité dépêchés sur place dès le dimanche 16 octobre pour empêcher toute nouvelle intrusion qui menacerait gravement on ne sait trop quoi au juste...

Un toit est un droit ! Liberté de circulation ! Des papiers pour tou-tes !

Rassemblement le Samedi 22 octobre à 10h00 Esplanade François Mitterrand à Bourg en Bresse (carré Amiot)