
Entre octobre 2016 et février 2017, forts de la centaine d’adhérents qu’avait réuni notre assemblée générale constitutive, nous avons cherché des appartements. Tout naturellement nous nous sommes tournés vers le principal bailleur social de la ville de Bourg en Bresse qu’est Bourg Habitat.
« Il nous faudra compter sans le parc social »
Entre octobre 2016 et février 2017, forts de la centaine d’adhérents qu’avait réuni notre assemblée générale constitutive, nous avons cherché des appartements. Tout naturellement nous nous sommes tournés vers le principal bailleur social de la ville de Bourg en Bresse qu’est Bourg Habitat.
Le montage proposé était simple : l’association était titulaire du bail, assurait par sa stabilité financière le paiement des loyers et passait une convention avec la famille hébergée jusqu’à ce qu’elle puisse elle-même subvenir au paiement de son loyer. On aurait même pu imaginer un bail glissant pour qu’elle devienne alors, elle-même titulaire du bail.
Mais quelle ne fut pas notre déception. Bourg Habitat nous opposa, malgré l’appui des élus municipaux, une fin de non-recevoir au prétexte que nous allions loger des familles sans titre de séjour. Une « loi » qui s’imposerait à tous les bailleurs sociaux. Le sondage effectué auprès des autres bailleurs nous conduisit au même constat.
Nous avons dû, seul recours possible, nous tourner vers le parc privé.
1er février 2017, notre premier appartement
Il a été trouvé par lune famille en quête de logement. Par la médiation des enfants et de l’école, la rencontre a eu lieu avec un propriétaire dont un logement était disponible. Sans doute animé d’une fibre humanitaire, il ne fit pas de difficulté pour consentir un bail à l’association afin que nous y installions une famille avec ses 2 enfants. Premier bail signé le 1er février 2017. Cette configuration où la famille trouve elle-même un appartement et nous le propose, bien que n’étant pas dans l’ADN de l’association, se reproduisit une autre fois au cours de la même année 2017 pour notre troisième appartement. Pour le second, en mars de la même année, l’affaire s’est conclue car un membre de l’association connaissait un propriétaire dont l’appartement se libérait.
5 petits appartements à rénover, une opportunité
Et puis, nous cherchions toujours car l’augmentation du nombre de donateurs nous permettait de capter plus que 3 appartements. Chacun de nous était invité à aller voir les agences immobilières, lever les yeux sur les façades pour y repérer des panneaux annonçant des appartements à louer. Et c’est par une affiche que nous sommes entrés en contact avec un propriétaire qui disposait de plusieurs petits appartements nécessitant un sérieux rafraichissement qu’il hésitait à entreprendre. Qu’à cela ne tienne, nous lui proposons de faire les travaux nous-mêmes, famille future occupante des lieux et bénévoles de l’association. Moyennant une ristourne sur le loyer, l’affaire était faite au bénéfice de chacun. C’est ainsi que nous comptions 5appartements de plus, portant notre parc à 8 logements au 1er janvier 2018.
Par la suite, 2 propriétaires de la première heure, nous proposent 2 nouveaux appartements.
À Oyonnax et Ambérieu en Bugey aussi
Courant 2018, l’association strictement burgienne voit se développer des groupes de donateurs à Oyonnax et Ambérieu en Bugey autour de familles sorties des foyers car déboutées du droit d’asile. Et ces groupes se sont mobilisés pour trouver des propriétaires militants prêts à consentir des prix de loyer modérés compatibles avec les finances de notre association.
Notre 13ème appartement en juillet 2019 : une belle histoire de solidarité
Un propriétaire militant offre un appartement qui vient de se libérer au centre-ville de Bourg en Bresse en consentant un rabais important sur le loyer. Un donateur nous propose de vider l’appartement de sa mère partie en maison de retraite et un autre qui déménage donne des meubles et ses appareils ménagers. La Banque Alimentaire prête son camion, un ami sa camionnette, des bénévoles se mobilisent pour le transport des meubles. La famille entreprend la restauration des peintures et peut s’installer le 1er aout 2019. Il en aura seulement coûté quelques centaines d’euros à l’association.
Des propriétaires compréhensifs et parfois militants
C’est ainsi qu’au 1er janvier 2020, nous pouvons loger 13 familles et en aidons ponctuellement 3 autres qui ont trouvé elles-mêmes un logement et arrivent à payer le loyer tant bien que mal.
Notre slogan de départ a donné son nom à l’association et à quelques dizaines d’autres en France, c’était « Cent donateurs qui donnent chaque mois 6 € pour loger une famille ». Mais si on fait le compte, avec 13 appartements, il nous faudrait 780 donateurs alors que nous n’en avons que 600. Certes, le don moyen est plus près de 8 € que de 6 par mois, mais c’est surtout parce que nous avons, pour la moitié, des appartements de petites surfaces (45 M²) avec des loyers faibles.
Enfin, cette aventure n’aurait pas pu avoir lieu si des propriétaires n’avaient pas accepté de nous faire confiance, ce dont nous les remercions vivement.
Faut-il s’arrêter là comme le suggèrent certains d’entre nous ? Ou continuer notre mission si de nouveaux donateurs nous rejoignent et si ceux de la première heure sont fidèles ? La question est en débat.